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Portrait : Kevan McRae

17 Août 2023 par Leïla Alexandre

Peux-tu nous parler de ton parcours?
Ça fait tellement longtemps que je suis ici que je ne sais pas quoi dire! J’ai commencé à travailler chez DDC! il y a environ 13 ans. Je ne connaissais rien à la bière artisanale à l’époque. J’ai appliqué car je passais devant le local et je le trouvais chaleureux. C’était un mardi et il y avait plein de gens. Ça avait l’air d’être un endroit agréable où travailler. J’ai donc déposé mon CV et le lendemain j’étais embauché! J’ai commencé en service, puis au bar et je suis devenu gérant quelques mois plus tard.

Je ne me dirigeais aucunement vers une carrière en restauration. Je venais de déménager à Montréal. J’ai habité à Ottawa un an où je travaillais pour le ministère des affaires étrangères. Je croyais faire carrière comme diplomate, pour suivre les traces de mon père, mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas pour moi. Je me suis ensuite installé à Montréal car j’avais entendu de bonnes choses sur la ville. Je cherchais à m’installer dans une ville où il se passait quelque chose au niveau culturel et artistique. Montréal m’avait été recommandée par plein de gens. Le Dieu du Ciel! c’était donc un hasard.

Quel est ton rôle chez DDC! en ce moment?
Présentement je suis le directeur du pub de Montréal. Je m’occupe des trois aspects de l’entreprise, qui sont le pub lui-même, la brasserie et la cuisine. Je fais ça depuis environ 3 ans!

Qu’est ce qui t’a donné envie de devenir directeur chez DDC!?
Suite à mon embauche, il y a 13 ans, j’ai découvert le monde brassicole du Québec. Je me suis rendu compte que c’était un milieu rempli de gens créatifs, un peu en marge, et je m’identifiais beaucoup à ça. J’ai aussi très vite réalisé que le Dieu du Ciel! avait fait partie des brasseries qui ont fait évoluer le monde brassicole au Québec. Je trouvais ça inspirant de voir des gens vivre de leur passion dans un milieu qui n’était pas encore très connu des Québécois en général.

C’est vraiment ce qui m’a amené à m’impliquer de plus en plus dans la « business ». Je ne suis pas brasseur ni propriétaire, mais en accédant à un poste où j’avais des responsabilités, ça devenait possible pour moi de contribuer à ce milieu-là et à son évolution!

Parle-moi d’une journée dans ton quotidien
C’est vraiment varié! Les responsabilités importantes de mon poste sont très axées sur la direction à long terme et sur la santé financière de l’entreprise. Je dois aussi m’assurer que les équipes sous ma responsabilité se portent bien et évoluent dans la bonne direction, qu’elles ont les outils nécessaires pour bien accomplir leur travail.

Ces temps-ci, on met beaucoup d’énergie sur l’expérience client car nos deux pubs agissent comme vitrine pour nos bières. On réfléchit donc beaucoup aux moyens qu’on peut mettre en place pour que nos clients passent le meilleur moment possible. Pour moi, nos pubs sont plus que des commerces; ce sont des lieux vivants!

Quels ont été les principaux défis pendant les rénovations?
Le bâtiment lui-même : c’est un vieux bâtiment de 100 ans et plus, avec tous les problèmes qu’on peut imaginer!

C’était aussi tout un défi d’ajouter une 2e salle au niveau logistique et service. Sur papier ça peut sembler simple, mais il y a une réelle complexité à planifier le service dans trois zones à la fois : dans les deux salles (du côté 29 et du côté 21) et sur la terrasse.

Pendant les travaux, on s’est posé énormément de questions sur cette planification, ce qui a eu un impact sur l’aménagement. On ne voulait pas d’une deuxième salle sans âme. On voulait donner le sentiment d’être dans une place unie avec un passage fluide entre les deux salles, malgré la contrainte d’avoir deux façades différentes.

Aussi, on ne voulait pas dénaturer l’endroit. Je suis tombé en amour avec le local lui-même! C’est quelque chose de difficile à mettre en mots. Il y a comme une magie dans ce local-là; le 29 avenue Laurier Ouest. Et je pense que ceci est vrai pour beaucoup de personnes; autant pour le personnel que pour les clients. Je voulais m’assurer que cet esprit perdure après les rénovations. C’était important qu’on puisse encore sentir cette identité propre au local.

Un autre défi est que les travaux ont pris beaucoup plus de temps que prévu.

Pourquoi?
Ça n’est pas un secret que les chantiers, surtout dans de vieux bâtiments, apportent leurs lots de surprises et on n’a pas été épargné!

Donne-nous un exemple de surprise!
La façade du bâtiment côté avenue Laurier ainsi que l’étage du dessus étaient supportés par des poutres en bois, qui dataient de la construction de la bâtisse il y a un peu plus de 100 ans. Le bois était pourri de bord en bord! Il a donc fallu changer les poutres, ce qui a quand même été une intervention majeure qu’on n’avait pas prévue.

L’autre chantier majeur – qu’on avait prévu cette fois – a été de creuser le sous-sol avec une pelle mécanique pour qu’on puisse marcher en bas sans avoir à se pencher.

Parce qu’avant le sous-sol avait quelle hauteur?
Entre 4 et 5 pieds de hauteur! On voulait pouvoir circuler partout de manière sécuritaire et ergonomique parce qu’on travaille dans le sous-sol. Il y a la partie préparation de la cuisine, une partie de la brasserie, des bureaux, les chambres froides…

J’imagine qu’il y a eu un gros défi d’embauche?
On a ouvert début juillet et normalement on engage les gens beaucoup plus tôt en prévision de la saison estivale. On avait juste 3 employés en cuisine, alors qu’on avait besoin de 10 personnes avec un chef, un sous-chef et des plongeurs.

En service, certain.es ancien.es employé.es sont revenu.es, mais moins de la moitié de ce dont on avait besoin pour le pub agrandi et la terrasse. Fait que oui, l’embauche a été un défi! Ça a duré 3 mois, une grosse job!

Mais on est vraiment heureux de l’équipe! Ça s’est tellement bien passé; on est tellement bien entouré. Les gens qui travaillent chez nous en ce moment sont tous et toutes sans exception des gens de qualité. Que ce soit l’équipe de service, de cuisine ou en administration.

On a mis le pub sur les rails plus vite que ce que je pensais. Je savais que ça allait prendre un certain temps et c’est normal, mais on a réussi à amener le pub à son plein potentiel et à rapidement ouvrir 7 jours sur 7. Tout ça grâce aux gens qu’on a trouvés et qui étaient enthousiastes à l’idée de travailler au Dieu du Ciel!.

« Shout out » à toute l’équipe du Dieu du Ciel! Montréal, mais aussi à l’équipe de Saint-Jérôme qui m’a beaucoup soutenu pendant tout ce temps. Mention spéciale à François et à Nicolas, on a hâte de découvrir vos créations!

Qu’est-ce qui s’en vient dans les prochains mois pour le brouepub?
On fête nos 25 ans le 9 septembre! On reprend la formule de nos 20 ans, c’est à dire qu’on loue l’intérieur et l’extérieur de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, et bien sûr les festivités vont aussi avoir lieu au nouveau brouepub du 21 Laurier Ouest.

Je trouve ça incroyable que la réouverture du brouepub se passe quelques mois avant les 25 ans. Dieu du Ciel! travaille sur un renouvellement depuis quelques années. Ça a commencé avec l’image de marque, on a poursuivi avec le nouveau pub de Saint-Jérôme et sa boutique et on termine avec le brouepub de Montréal. Tout ça quelques mois avant les 25 ans! Quel bon moment pour souligner cet anniversaire mais aussi l’évolution de l’entreprise. C’est un peu une boucle qui va se boucler. Ça va être le fun!

Est-ce que tu vas faire un set de DJ à l’anniversaire?
C’est vrai, je suis aussi musicien! Ça n’a pas vraiment de rapport avec Dieu du Ciel! sauf quand j’y fais des DJ sets. J’ai suivi des cours de piano classique pendant toute ma jeunesse. Ça a évolué vers la musique électronique grâce à mon père, qui m’a fait connaître la musique alternative quand j’étais ado. J’ai beaucoup de plaisir à faire des DJ sets en public, donc oui je vais faire un DJ set au pub et comme au 20e, je vais clore les festivités avec un autre dj set à l’église! J’ai très hâte! On va danser, ça va être le fun.

Est-ce que tu veux ajouter quelque chose?
Je veux juste redire à quel point je suis fier de la nouvelle adresse et des gens avec qui je travaille. On est aussi très ému de la réaction des clients. Les gens ne nous ont pas oublié. Malgré 11 mois de fermeture qui en plus ont suivi la période de pandémie, on se demandait quel allait être leur ressenti, l’achalandage…

Donc merci à toute l’équipe de Dieu du Ciel! et aussi un immense merci à tous les clients qui sont au rendez-vous et qui nous permettent de se dire que finalement, ce long travail était justifié. On a commencé à travailler sur ce projet il y a 5 ans! Ça fait longtemps qu’on en parle et qu’on le planifie, mais on ne sait jamais quelle sera la réponse du public. À date, les gens sont vraiment heureux et nous le disent.

J’aimerais aussi ajouter que les premières bières brassées sur place commencent à être servies. Pour le moment il y en a juste 3, mais dans les prochaines semaines on va en avoir de plus en plus. On a hâte de voir ce que François et Charles vont nous sortir!

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