Patrick, tu es une figure bien connue du service à Saint-Jérôme, depuis combien de temps travailles-tu chez Dieu du Ciel! ?
Depuis toujours! Haha, depuis bientôt 12 ans. Dans ce coin-là.
Comment en es-tu arrivé à travailler chez Dieu du Ciel!?
J’ai rencontré Marilou, ma conjointe, qui vient des Laurentides. À l’époque, je vivais à Montréal, dans Hochelaga. Je connaissais juste un peu le brouepub de Montréal. C’est Marilou qui m’a fait venir dans la région! Étant nouveau dans le coin, je ne savais pas trop où me diriger et c’est elle qui m’a parlé de Dieu du Ciel! Saint-Jérôme.
Je suis venu porter un CV et ça a été un coup de foudre. En fait, ça a plus qu’été un coup de foudre! J’ai fait mille et un métiers dans ma vie. J’ai adoré explorer et j’ai eu plusieurs coups de foudre, mais DDC! a réellement été un amour professionnel. C’est aussi un amour qui perdure puisque rares ont été les journées où j’ai eu l’impression de « rentrer travailler »! De jour en jour, ça reste le même « feeling » que j’avais au début. Je ne m’attendais pas à ça.
Que faisais-tu avant?
J’étais à mon compte comme représentant. Beaucoup de représentation et beaucoup de voyages!
J’ai failli ne pas travailler chez DDC! car j’avais une petite expérience en restauration, mais sans plus et je ne connaissais pas vraiment la bière artisanale. Je pense que c’est ma curiosité sur les goûts, les aliments qui a fait en sorte que j’ai été choisi.
Tu dis que tu as beaucoup voyagé et tu reviens du Japon. Est-ce que le voyage fait beaucoup partie de ta vie?
Oui, mais pour le Japon, c’était surtout au niveau de la culture martiale. Je partage ma vie avec une sensei de karaté. C’est donc la deuxième fois que je vais à Okinawa, qui est le berceau du Goju-Ryu, le style qu’on pratique. Savais-tu que Sensei Miyagi a vraiment existé? Il est décédé en 1953, tout de suite après la guerre. On est deux générations après lui. Il y a eu Eiichi Miyazato et c’est maintenant son fils Yoshihiro qui s’occupe du dojo. On s’entraîne avec de jeunes futurs centenaires. Les senseis avec qui on s’entraîne ont 70 ans; ils sont dans la fleur de l’âge. C’est vraiment une île extraordinaire!
Le karaté est donc très important dans ta vie!
Le karaté est un monde extraordinaire, qui nous apprend à rendre le quotidien extraordinaire. Quand on tombe amoureux de la répétition, ce qu’on apprend avec le karaté, on peut l’inclure dans notre vie. J’ai toujours dit que c’est comme aller chez le psychologue deux soirs par semaine. Ça libère le fou du quotidien. On est tous et toutes dans une roue qui tourne de plus en plus vite on dirait! Cet excédent, on arrive à le libérer dans le karaté.
En fait, peu importe la discipline qu’on fait, lorsqu’on trouve quelque chose qui nous permet de quitter notre esprit et de rentrer dans notre corps pendant un moment, c’est comme faire un « reset »! Le karaté offre ça.
Est-ce que cette pratique-là est complémentaire à ton travail chez DDC!?
Absolument! Je pense que chaque emploi qu’on va faire dans notre vie sera répétitif. C’est donc important d’y prendre goût et de ne pas le prendre pour acquis. Autant les gestes que les gens autour de nous! On a vraiment du beau monde chez DDC!. C’est pour moi un pôle, un îlot dans les Laurentides. C’est une vague sans fin de gens extraordinaires. Autant chez les employés que les clients.
Est-ce que c’est ça qui te garde chez DDC!?
Oui, mais il y a plusieurs raisons! Les gens, mais aussi la liberté qu’on ne retrouve pas ailleurs. Il y a une certaine hiérarchie ici qui est très horizontale. J’avais vu un reportage sur ARTV qui portait sur le bonheur au travail. Ça parlait de la hiérarchie plus classique, qui est très verticale, où tout est basé sur une gestion de contrôle. Puis on présentait le modèle de nouvelles entreprises qui allaient vers une hiérarchie plus horizontale, sur une gestion de confiance. C’est ce que je ressens au DDC! depuis toujours. Isabelle, J-F, Steph, Étienne et tout(e)s les gérant(e)s que j’ai eu au fil des années ont toujours eu confiance en mon jugement. Et ça a été offert dès le début! Je n’ai pas l’impression que les propriétaires veulent se mêler de ce qu’on fait. C’est sûr et certain que ça prend un minimum d’encadrement, mais c’est tellement bien amené qu’on ne le ressent pas! Après, c’est certain que les objectifs ont beaucoup changé depuis 10 ans.
Comment ça a évolué, selon ta perception?
Pour toutes les entreprises qui grandissent, je pense que c’est difficile d’aller chercher une qualité versus une quantité. Je ressens qu’au DDC! la qualité reste beaucoup. On est les champions des nostalgiques. Il y a énormément de produits qu’on fait disparaître qui sont aimés, car d’autres prennent leur place et il y a beaucoup de créativité qui se fait. Mais il reste la réalité du marché. Si on veut continuer à vivre, ça prend des revenus! Avec le nouveau pub de Saint-Jérôme, la réalité a beaucoup changé aussi, mais on ne le ressent pas tant que ça je trouve.
Comment as-tu vécu ce changement de pub justement?
Encore une fois tout en douceur! J’ai vraiment senti que l’équipe a bien participé. La clientèle a bien répondu aussi. Les gens sont très heureux de l’espace. C’est beaucoup plus clair, beaucoup plus épuré. Les seuls points qui m’ont accroché je dirais sont le béton (c’est beaucoup plus dur sous les pieds!) et l’espace à couvrir (c’est beaucoup plus grand!). Il a fallu arrêter de penser qu’on pouvait gérer l’espace de la même façon qu’on le faisait de l’autre côté! (à l’ancien pub du 259 rue de Villemure).
Qu’est-ce que tu aimerais amener chez DDC! dans les prochaines années? Y a-t-il des choses que tu as envie de voir évoluer?
Au fil des années, je trouve que DDC! a vraiment bien évolué sur des idées que j’ai apportées, même si ça a pris du temps avant que ça arrive. Aujourd’hui, plein de choses sont faites tout naturellement et je trouve ça « hot »!
Comme quoi?
Comme toute la marchandise qui est plus écoresponsable qu’avant! Je vois aussi qu’à Montréal, on a un Nicolas (chef exécutif) qui a une belle expérience au LOV et qui aimerait apporter plus de végétal au menu. Je trouve ça génial! Si on veut que la clientèle prenne un tournant plus végé et qu’on ne leur propose pas d’options ça n’arrivera jamais. En même temps, je suis conscient qu’il faut bien être rentable, donc si des items ne sortent pas, il faut évidemment les retirer du menu. Ce n’est pas évident!
Je pense donc que le côté bouffe est vraiment quelque chose que j’aimerais apporter! D’offrir plus d’options végétales au menu dans le but de réduire notre empreinte au niveau de l’alimentation.
Tu as aussi ton entreprise de boules d’énergie : L’Élémenterre. Peux-tu nous en parler plus?
Oui ça fait maintenant 10 ans! J’ai une petite cuisine professionnelle et j’adore ce que je fais. C’est un autre de mes « X »! Je partage vraiment deux « X » et DDC! m’offre cette liberté de pouvoir le faire. Je ne pourrais pas faire le bistro en ayant un emploi à temps plein! Et j’arrive aussi à être seul dans ma cuisine dans un moment méditatif car mon capital social est rempli par le Dieu du Ciel!. Nous avons une clientèle régulière : les gens reviennent année après année. Je les connais, je les aime, je sais ce qu’ils veulent boire! Si on a de la nouveauté, je leur offre, je leur fais goûter. J’arrive encore à prendre le temps d’être avec mes clients, parfois au détriment de mes collègues qui doivent travailler plus car je parle beaucoup (rires)! Mais c’est un travail d’équipe, on arrive à se retrouver.
Pour terminer, qu’est-ce qui s’en vient pour toi dans les prochains mois?
Me projeter est vraiment difficile! Ça fait 5 ans que je suis chez Lufa et je suis vraiment en amour avec les plateformes web! Je suis donc en train de voir laquelle je vais approcher pour mieux développer ce créneau-là.
J’ai aussi rencontré une chimiste et mon objectif serait d’augmenter le « shelf life » de mes produits. J’aimerais que les boules d’énergie soient bonnes pendant un an! On a donc travaillé les provenances de chaque aliment au niveau macro bio pour s’assurer qu’il n’y avait aucune contamination étant donné que c’est cru. Je fais des ateliers culinaires avec les jeunes, j’adore! Je fais aussi un service traiteur; des boîtes à lunch, des collations. C’est donc pas mal ça!
Merci Pat, je vais te laisser aller faire ton « open »!
Et boire du café!!
Les savoureuses boules d’énergie de Patrick sont disponibles sur Les Fermes Lufa et dans plusieurs points de vente des Laurentides. La liste est disponible sur le site web de L’Élémenterre.